Histoire : Les exilés qui marquent le début et la fin de la colonisation
Auteurs:     Date: 2020-07-06     Visites: 15

Le reine Ranavalona III s’est éteint en 1917


La reine malagasy Ranavalona III et le roi de Maroc Mohammed V, deux monarques exilés de leur propre terre à cause de leur opposition à la colonisation. La première fut exilée en Algérie alors que le second a fait le trajet inverse sous la contrainte du même colonisateur, la France.

Dans la Grande Ie, le départ de Ranavalona III marque le début de la colonisation et la fin définitive de la monarchie, tandis que la déportation de Mohammed Ben Youssef est au contraire, écrit Frédéric Garan, « le dernier acte d’une colonisation à bout de souffle qui fera de l’exilé d’Antsirabe plus qu’un sultan, un roi ». Après la conquête de Madagascar, les Français ont aboli leur pacte avec Ranavalona III en l’expatriant à la Réunion dans le courant du mois de janvier 1897 et ensuite elle a été transférée en Algérie. Un acte que les Malagasy n’oublieront jamais et qui restera toujours gravé dans la mémoire collective. Ils assistent à la pacification de Gallieni et la colonisation militaire jusqu’au début du XXe siècle. Durant cette période, une résistance à l’installation française fait surface dans les régions des Hautes Terres Centrale. Si la lutte anticoloniale n’était qu’une revendication du retour à la monarchie au temps du Menalamba, elle revêt une autre forme à la deuxième moitié des années 1930, la période où la défunte fut rapatriée dans son pays.

Après 57 ans d’exil de la reine de Madagascar, le 20 août 1953, le roi du Maroc est déposé par la France. Après un passage en Corse, Mohammed V est exilé à Madagascar en janvier 1954. Il reste à Antsirabe jusqu’en octobre 1955. À cette date, les autorités françaises qui ont été obligées de négocier avec lui pour régler la crise marocaine, l’autorisent à rentrer en France. Quelques semaines plus tard, son retour au Maroc enclenche le processus conduisant à l’indépendance du pays. Le début des années cinquante est une période de réveil du mouvement nationalisme à Madagascar. Le départ de souverain marocain marque la marche vers l’indépendance des pays colonisés par la France. « La perception de la crise marocaine sur le sol malagasy est révélatrice des peurs en milieu colonial ».

Recueillis par Iss Heridiny

la source d'information:  http://www.midi-madagasikara.mg