Madagascar : Culture
Auteurs:     Date: 2015-12-18     Visites: 140

 

Madagascar : Culture
Coutumes
    La culture malgache provient en grande partie d'autres continents. La croyance dans le vintana – destin – pourrait découler de la cosmologie islamique, tandis que le symbolisme religieux et le statut conférés au bétail rappellent l'héritage africain.
Les principales coutumes malgaches concernent le culte des ancêtres. Le razana, qui désigne à la fois les ancêtres et le respect qui leur est accordé, consiste en un système complexe de fady et de rites funèbres. Le fady correspond à un système de tabous locaux destiné à apaiser les ancêtres. Un fady peut par exemple prohiber le sifflement sur une plage près d'un village, ou la marche devant un arbre sacré. Il existe ainsi des milliers de superstitions de ce genre, dont un certain nombre ne dépasse pas le cadre d'un village.
    La coutume du famadihana (retournement des morts) ou "deuxième enterrement", a pour but d'apaiser, consulter et vénérer les défunts. Le rituel commence par l'exhumation du corps, qui est ensuite lavé et enveloppé dans un nouveau linceul. Les membres de la famille défilent ensuite devant le linceul pour l'embrasser, lui parler, lui chanter une chanson ou même danser avec lui. Pour finir, l'ancêtre retourne à sa dernière demeure, souvent avec des cadeaux.
Langue
    Le malgache (utilisé dans la vie courante) et le français (dominant dans les affaires) se côtoient sur l'île. Caractérisé aux yeux étrangers par la longueur de ses mots, le malgache appartient à la famille des langues austronésiennes, qui regroupe également l'indonésien et le polynésien.
La grammaire se distingue fortement de celle des langues indo-européennes. Les Malgaches évitent par exemple de commencer leurs phrases par "je" et il existe plus de 16 expressions signifiant "ici" ou "là".
L'alphabet malgache compte 21 lettres : les consonnes "c", "q", "w" et "x", ainsi que la voyelle "u", n'apparaissent pas. Certaines lettres se prononcent différemment du français, notamment le "s", qui devient "ch" et le "o" qui se prononce "ou". De nombreuses voyelles en fin de mot sont par ailleurs muettes. Ces règles de prononciation peuvent aboutir à des résultats surprenants : le nom de la ville de "Ihosy", au sud de Tananarive, se prononce ainsi "Iouch".
Voici quelques expressions courantes :
 是: èny/èka
不是 : tsìa
你好: Salàma
你好吗? : Manào ahòana ianào
您 : Tòmpoko
请问,对不起 : Azafàdy
谢谢 : Misàotra (indrìndra)
好/不好 : tsàra/ràtsy
我很好: Salàma tsàra àho
欢迎: Tònga sòa
再见 : Velòma
我不明白 : Tsy àzoko
你会说中文吗? : Mahày mitèny sinoa vè ianào ?
Nourriture
    L'aliment de base est le riz (Madagascar exporte le riz de bonne qualité de ses hauts plateaux et importe en plus grande quantité du riz de qualité moindre). De nombreuses cantines bon marché ne proposent donc qu'une assiette de riz, parfois accompagnée de morceaux de viande bouillie ou en ragoût. Outre ce plat principal, on vous servira parfois un petit bol de rano vola (ou ranon'apango), une sorte de soupe obtenue en ajoutant de l'eau bouillante au liquide restant dans la casserole à la fin de la cuisson du riz, ou encore des brèdes (feuilles vertes bouillies).
À côté de ces adresses locales, des restaurants souvent destinés aux voyageurs proposent des repas d'une qualité qui peut surprendre dans ce pays où la misère alimentaire est une réalité. Vous pourrez ainsi goûter au romazava, ragoût de zébu et de brèdes, et au ravitoto, ragoût de porc aux feuilles de manioc. Peut-être trouverez vous également une version malgache de la soupe chinoise, composée de nouilles, de légumes et, dans les meilleurs restaurants, d'un mélange de viandes ou de fruits de mer, le tout servi dans un délicieux bouillon agrémenté d'une bonne dose de coriandre. Sur les côtes, vous dégusterez une grande variété de fruits de mer : crabes, langoustes, crevettes, huîtres. Certains restaurants de l'île proposent par ailleurs des menus rappelant l'héritage français : foie gras, tournedos (de zébu).
Madagascar produit également un peu de vin, rouge et rosé (Betsiléo).
Religion
    Les missionnaires occidentaux n'ont pas ménagé leurs efforts sur la Grande île au XIXsiècle. Les protestants de la London Missionary Society ont été les premiers à s'implanter. Le catholicisme a par la suite gagné du terrain avec l'influence française. Environ 40% des Malgaches se disent chrétiens. Les protestants (concentrés sur les hauts plateaux) et les catholiques (sur la côte) se répartissent en proportions égales.
L'écrasante majorité de la population reste cependant fidèle au culte traditionnel, dont l'attachement aux ancêtres, considérés comme le trait d'union entre les vivants et l'au-delà, est l'élément le plus marquant. Il se traduit au quotidien par de nombreux rites : retournements des morts accompagnés de sacrifices de zébus, interdits et tabous de toutes sortes (les fady)... L'amalgame entre la religion traditionnelle et le christianisme est très répandu, et nombreux sont les chrétiens convaincus qui perpétuent le culte rituel des ancêtres.
La communauté musulmane représente environ 7% de la population. Elle se regroupe dans les villes du nord, notamment à Mahajanga.
Arts
    Les hira gasy, spectacles populaires de musique, de danse et de contes sont une tradition des hauts plateaux. La représentation est donnée par des troupes composées de 18 hommes et de 7 femmes. Il s'agit, en fait, d'une compétition pour les meilleurs costumes et le spectacle le plus original, le plus émouvant ou le plus captivant. Le hira gasy commence par un kabary, discours généralement déclamé par un ancien respecté. Les membres de la troupe illustrent ensuite le message du kabary par des chansons et des danses acrobatiques accompagnées de la musique grêle des trompettes et des clarinettes. La flûte, le sifflet et divers instruments à cordes prêtent leurs sonorités aux danses et à la musique traditionnelle. Les accordéons, encore utilisés, témoignent pour leur part de l'héritage français. Paul Bert Rahasimanana, ou Rossy, est certainement le musicien le plus célèbre de Madagascar. Dama, Rebika, Tearano, Tiana, Mahaleo, Njava, Tarika, ainsi que les groupes Fenoamby et The Justin Vali Trio mêlent des influences modernes au répertoire traditionnel.
    La littérature malgache est apparue vers 1850, lorsque l'historien Raombana rédigea 8 000 pages racontant le règne de Ranavalona I. La littérature et la poésie modernes se développèrent dans les années 1930 et 1940, en particulier sous la plume de Jean-Joseph Rabearivelo. On peut citer aussi Jean Ndema, Rakotonaivo, Rainifihina Jessé, Emilson D. Andriamalala et, plus récemment, Raharimanana.
   La tradition orale de l'ohabolana a donné naissance à de nombreux proverbes et dictons sages et spirituels, à l'image de celui-ci : "Ne nous amusons pas avec les caïmans : notre chair est succulente".