L’ancien président a réussi hier son opération de charme politique à l’endroit des 7000 chômeurs qui espèrent tous être embauchés par Tiko.
Encore environ 7000 jeunes se sont rendus hier au Magro Ankorondrano pour déposer leurs CV en vue des recrutements dans le cadre de la réouverture des sociétés du groupe Tiko. Avant-hier, 4000 dossiers de candidature ont été enregistrés. Bref, c’était l’engouement pour les jeunes en quête d’emplois. Pourtant, le lancement de ce recrutement massif a créé des polémiques dès le premier jour. Si certains dénoncent une manipulation de l’opinion dans la démarche de Marc Ravalomanana, d’autres estiment que l’ancien président fait indirectement pression sur le régime pour que celui-ci autorise la réouverture de ses sociétés sans le règlement de ses arriérés fiscaux au préalable. Face à ces polémiques, le PDG du groupe Tiko en personne Marc Ravalomanana était descendu hier au Magro Ankorondrano pour rassurer ceux qui ont déposé leurs dossiers de candidature. « Ma démarche n’a aucune visée politique. Je vais donner des emplois aux jeunes. La preuve, la société Magro Behoririka reprendra demain (aujourd’hui) ses activités. », a-t-il expliqué.
Amalgame. L’ancien président a improvisé hier une opération de charme à l’endroit des jeunes qui étaient venus sur place. Une occasion pour lui de rassurer ceux qui veulent l’entendre qu’il est contre tout projet de coup d’Etat, d’où qu’il vienne. Une déclaration qui tombe au moment où le régime en place suspecte ses opposants de vouloir mener un putsch. L’ancien président s’est entouré au cours de sa descente au Magro à Ankorondrano des hauts responsables de la Commune Urbaine d’Antananarivo dont le président du Conseil Municipal Faustin Andriambahoana et le deuxième adjoint au maire Julien Randriamorasata. La présence de ces proches collaborateurs du maire de la Capitale aux côtés du mari de celui-ci suscitait des polémiques. Pour certains, Marc Ravalomanana fait de l’amalgame entre les affaires de son groupe Tiko et celles de la Commune urbaine d’Antananarivo. Pour d’autres, la commune urbaine d’Antananarivo ne devrait pas interférer dans le litige qui oppose le groupe Tiko à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo sur le terrain d’Ankorondrano.
Impasse. Si l’ancien président a eu le courage de descendre hier au Magro Ankorondrano malgré des critiques sur son « forcing », le huissier qui aurait été dépêché sur place par la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo a fait faux bond. Cet huissier devait avoir pour mission d’ordonner l’arrêt des travaux de réhabilitation des magasins de la société Magro sur le terrain litigieux. A rappeler que Tiko doit environ 200 milliards d’ariary à l’Etat Malagasy à titre d’arriérés fiscaux. Dernier rebondissement de cette affaire, Marc Ravalomanana a publiquement interpellé le ministre des Finances Gervais Rakotoarimanana lors d’une réception organisée le 09 mai 2016 dans le cadre de la célébration de la journée de l’Europe, mais le Grand argentier lui a réitéré qu’il doit d’abord régler les arriérés fiscaux de Tiko. Bref, l’impasse est totale. A suivre.