Nous, les représentants des Chaires UNESCO en droits de l’homme, démocratie, paix et tolérance,
  Prenant acte avec satisfaction de l’adoption, le 13 septembre 1999, par les Nations Unies, de la
  Déclaration et du Programme d’action sur une Culture de la paix
  1
  ,
  Saluant les activités menées par l’UNESCO, pour promouvoir le respect universel des valeurs de droits de
  l’homme, de paix, de démocratie, de tolérance et de non-discrimination,
  Exprimant notre conviction que l’ Année internationale de la culture de la paix est une occasion pour
  renouveler nos engagements de promouvoir, au moyen de l’éducation et de la recherche, tous les
  droits de l’homme pour tous, ainsi que les idéaux de paix, de tolérance, de non-discrimination, de
  démocratie, de justice sociale, de prévention et de gestion pacifique des conflits, et, en
  conséquence, de contribuer à la consolidation de la paix et de la sécurité,
  Notant avec beaucoup de préoccupation les violations continues de tous les droits de l’homme dans
  diverses régions du monde,
  Profondément préoccupés par les violations massives et systématiques des droits de l homme et du droit
  international humanitaire, commises dans les récents conflits armés,
  Notant la nécessité impérieuse de renforcer la mise en oeuvre et la dissémination des principaux
  instruments internationaux de protection de la dignité humaine dans les zones de conflits,
  Conscients du fait que construire des sociétés libérées de toute violence et de toute violation des droits de
  l homme est un long processus nécessitant des efforts sur les plans politique, social, économique,
  sur celui de l’ éducation, ainsi que sur d’autres plans,
  Accueillant avec satisfaction l’adoption de nouveaux instruments internationaux visant à accroître la
  protection des droits des femmes et des enfants, à savoir, le Protocole facultatif à la Convention
  des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
  2
  ,
  et la Convention de l Organisation internationale du travail concernant les pires formes de travail
  des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination
  3
  ,
  Etant persuadés que l’ Année internationale de mobilisation contre le racisme, la discrimination raciale, la
  xénophobie et l’intolérance qui y est associée (2001)
  4
  , et la Conférence mondiale sur ce sujet
  (Afrique du Sud, 2001), constituent des occasions excellentes pour redoubler d’efforts dans la lutte
  contre diverses formes et manifestations de discrimination,
  Soulignant l’extrême importance d’éviter la discrimination en matière d’éducation, et de créer une
  véritable égalité des chances dans la mise en application du droit à l’éducation,
  Considérant que l’ Année des Nations Unies de dialogue entre les civilisations (2001)
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  devrait servir à
  renforcer la compréhension et le respect mutuels entre diverses cultures, en particulier, celles des
  minorités et des populations autochtones,
  Rappelant que la Déclaration et le Programme d’action de Vienne
  6
  (1993) ainsi que les autres instruments
  et documents internationaux pertinents en matière de droits de l’homme
  7
  , constituent un point
  1
  Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies 53/243, du 13 septembre 1999.
  2
  Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies 54/4, du 6 octobre 1999.
  3
  Convention de l Organisation internationale du travail n° C 182, du 17 juin 1999.
  4
  Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies 53/132, du 9 décembre 1998.
  5
  Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies 53/22, du 4 novembre 1998.
  2
  d’ancrage pour des actions futures dans ces domaines et pour la consolidation de la paix et de la
  démocratie,
  Réaffirmant le lien inhérent entre la paix, le développement, la démocratie et les droits de l’homme, tel
  que reconnu par la Déclaration et le Programme d’action de Vienne (1993),
  Reconnaissant le besoin de développer une éducation basée sur les droits de l homme et la justice
  sociale, à tous les niveaux, comme constituant une partie essentielle du programme de la culture de
  la paix,
  Rappelant en outre le Plan d’action en vue de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation dans le
  domaine des droits de l’homme (1995-2004), dans la mise en oeuvre de laquelle l’UNESCO joue
  un rôle majeur,
  Ayant à l’esprit le fait que l’éducation aux droits de l’homme est un moyen efficace pour construire une
  culture des droits de l’homme, de la paix, de la démocratie, de la justice sociale, de la tolérance et
  de la non-discrimination, ainsi que pour réaffirmer la dignité de tous les membres de la famille
  humaine,
  Prenant en considération les résultats des conférences régionales pour l’éducation aux droits de l’homme
  (Europe, 1997; Afrique, 1998; Asie et Pacifique, 1999; Etats arabes, 1999), organisées par
  l’UNESCO, en vue de favoriser davantage l’éducation aux droits de l’homme aux niveaux
  national et régional,
  Soulignant l’importance de mettre en place des efforts conjoints pour lutter contre les violations des droits
  de l’homme, le génocide, l’extrême pauvreté, l’exclusion sociale, la marginalisation sociale , la
  détérioration de l’environnement et d’autres menaces aux droits de l’homme, ainsi que l’a
  notamment mis en lumière la Déclaration de Copenhague sur le développement social (1995)
  8
  ,
  Exprimons notre résolution de contribuer, au moyen de l’éducation, de la formation, de la recherche et
  de la sensibilisation de l’opinion publique, à la mise en oeuvre des objectifs de la Déclaration et du
  Programme d’action des Nations Unies sur une culture de la paix (1999);
  Réaffirmons notre forte conviction que l’éducation aux droits de l’homme devrait être davantage
  promue, comme un moyen significatif d’assurer le respect des droits de l’homme, de la démocratie, de la
  tolérance et, par voie de conséquence, d’assurer la paix et la sécurité;
  Nous engageons à diffuser davantage, en langues nationales et locales, les textes des instruments
  internationaux pertinents, afin d’accroître l’adhésion de tous aux idéaux des droits de l’homme, de paix,
  de non-discrimination, de tolérance, de justice sociale, de compréhension et de respect mutuels;
  Demandons l’adoption et la mise en application effective des plans nationaux d’éducation aux droits
  de l’homme, afin d’atteindre les objectifs de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation dans le
  domaine des droits de l’homme (1995-2004);
  6
  Adoptée par la Conférence mondiale sur les droits de l’homme (Vienne, Autriche, juin 1993).
  7
  Notamment: le Plan d’action mondial sur l’éducation en matière de droits de l’homme et de démocratie (adopté du 8
  au 11 mars 1993, par le Congrès international sur l’éducation aux droits de l’homme et la démocratie, à Montréal,
  Canada); la Déclaration de principes sur la tolérance et le suivi du Plan d’action des Nations Unies pour l’ Année de la
  tolérance (adopté le 16 novembre 1995, par la Conférence générale de l’UNESCO, à sa 28e session); la Déclaration
  (adoptée en octobre 1994, à la 44ème session de la conférence internationale sur l’éducation, Genève, Suisse) et le
  cadre d’action intégré concernant l’éducation pour la paix, les droits de l’homme et la démocratie (adopté en
  novembre 1995, par la Conférence générale de l’UNESCO, à sa 28e session, Paris); la Déclaration sur les
  responsabilités des générations présentes envers les générations futures (adoptée le 12 novembre 1997, par Conférence
  générale de l’UNESCO, à sa 29e session).
  8
  Adoptée à Copenhague, Danemark, par le Sommet mondial pour le développement social, en mars 1995.
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  Reconnaissant le besoin d influencer la politique et l action de l Etat en créant un climat conduisant à
  la pleine mise en oeuvre des droits de l homme et des conditions durables pour une culture de la paix,
  éléments essentiels dans la réduction de la violence;
  Mettons l’accent sur la nécessité de garantir le droit à l’éducation pour tous, sans aucune distinction
  fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’origine nationale ou ethnique, ou sur toute
  autre base, et d’assurer, à cet égard, une égalité de chances à tous;
  Affirmons notre détermination à contribuer à la promotion et à la diffusion, aussi largement que
  possible, des instruments du droit international humanitaire, à la fois dans les établissements d
  enseignement destinés aux civils, et, auprès des officiers de l armée, de la police et de la sécurité, et, à
  encourager la ratification et l entrée en vigueur du Statut de la Cour Criminelle internationale, aussitôt
  que possible;
  Condamnons fermement toutes les formes et manifestations de discrimination, et reconnaissons la
  nécessité de sensibiliser davantage l’opinion publique à toutes les formes de discrimination, de
  xénophobie, d’intolérance religieuse et politique, en vue de les prévenir et de les combattre;
  Affirmons notre détermination à participer activement à la mise en application des objectifs de la
  troisième Décennie de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale (1993-2002), à ceux de l’
  Année internationale de mobilisation contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et
  l’intolérance qui y est associée (2001), ainsi qu’à ceux de la Conférence mondiale à ce sujet (Afrique du
  Sud, 2001);
  Exprimons notre résolution de contribuer à la mise en application des objectifs de l’ Année des Nations
  Unies de dialogue entre les civilisations (2001), en particulier, par la clarification et la vulgarisation de ses
  buts, ainsi que par la mise en place d’efforts complémentaires pour promouvoir la compréhension et le
  respect mutuels;
  Soulignons l extrême nécessité d’intensifier nos actions en vue de promouvoir et de protéger les droits
  des femmes et des enfants, ainsi que ceux des personnes appartenant à d’autres groupes vulnérables,
  notamment celles qui souffrent du VIH/SIDA;
  Réaffirmons notre résolution de contribuer davantage à la prévention de la discrimination à l’encontre
  des femmes et, d’assurer une véritable égalité entre les sexes;
  Réitérons notre appel pour la ratification universelle de tous les instruments internationaux relatifs aux
  droits de l’homme, y compris le Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes
  de discrimination à l’égard des femmes (1999), et la Convention de l’Organisation internationale du
  travail concernant l’interdiction des pires formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de
  leur élimination (1999), récemment adoptés, ainsi que pour le retrait de toutes les réserves qui limitent la
  pleine application de leurs dispositions;
  Lançons un appel à l intention des structures et mouvements universitaires et, à ceux de la société
  civile, afin qu ils mobilisent efficacement leurs efforts en vue d obtenir la reconnaissance juridique de la
  paix comme un droit fondamental de tous les peuples, ceci pouvant être une contribution durable à l
  Année internationale de la Culture de la paix;
  Adoptons cette Déclaration et exprimons notre détermination à la diffuser aux niveaux local, sous-
  régional, régional et international, par tous les moyens appropriés et disponibles, afin de la vulgariser le
  plus largement possible.
  