Une aventure musicale inédite entame son périple dans le Nord. Elle conjugue la musique moderne et les coutumes traditionnelles.
Place aux échanges et aux découvertes. Outre les plages et les rhums, à Nosy Be, le tourisme est aussi culturel. Sur l’île abondent ces sites regorgeant d’histoires, à l’image du village de Marodoka. C’est une localité qui mérite vraiment le déplacement du touriste désireux d’être au plus près des us et coutumes de l’ile. D’autant que le site est situé à une petite demi-douzaine de kilomètres du centre de Hellville. Un petit déplacement en vélo sera l’idéal.
C’est là que l’on retrouve les femmes adeptes du « Wadra » de l’Association Ravinala. Une danse traditionnelle enjouée et rythmée qui forge leur personnalité reflétant brillamment l’identité culturelle de l’île aux Parfums. Tout simplement historique, Marodoka est donc un village d’irréductibles et s’affirme comme le premier et le plus important village de l’île avant même Hellville. C’est sur les sables de ce petit village portuaire que l’on a découvert les plus vieilles traces d’époque, celles des premiers humains à fouler le sol de l’île.
Les premiers migrants, aux environs des années 800 de notre ère, étaient des commerçants arabes ou indiens. Une identité qui se reflète encore dans l’architecture de l’ancien village, teintée d’une grosse pincée de style du Moyen-Orient. À Marodoko se sont ainsi rencontrés pour la première fois, la créativité des deux jazzmen, Joro Rakotozafiarison à la guitare et Tahiana « T-Vibe » Ramahefason au saxophone, et celle des danseuses de « Wadra ».
À travers ses habitants, Nosy Be regorge d’un folklore et d’une culture musicale qui le distinguent parfaitement des autres régions.
Le jazz à la rencontre des traditions
Joro Rakotozafiarison à la guitare et Tahiana Ramahefason au saxophone se plaisent à partager aussi bien qu’ils reçoivent des artistes locaux, le temps de leur passage sur l’île aux Parfums. L’idée de cette recherche de symbiose entre genre traditionnel et jazz est tout simplement le moteur qui les a vivement motivés à participer à ce projet. Tout au long de ce road trip qu’est le Malagasy Road Show, le jazz ira ainsi à la rencontre du salegy, du mangaliba, ou encore du kilalaka. Autant dire que l’album Malagasy Road Show qui résultera de l’aventure, réserve déjà de mélodieuses surprises dignes de ce nom. L’aventure continuera sur Sainte-Marie, Tolagnaro et Morondava pour se conclure mélodieusement dans la capitale. « Les échanges culturels et surtout musicaux qui entrent dans les principaux objectifs du Malagasy Road Show, l’idée de faire appel à des musiciens émérites et créatifs sont venus tout naturellement », explique Anjaramalala Rasoanaivo.
Danse traditionnelle très appréciée et surtout très respectée dans l’île de Nosy Be, le Wadra transcende tout en distrayant les femmes de l’île aux Parfums.
L’arbre sacré de Mahatsinjo
Un détour à ne manquer sous aucun prétexte, selon le bon voyageur qui se respecte. Le site de l’arbre sacré selon l’histoire, aurait été créé en l’honneur de la reine sakalava Tsiomeko. À son arrivée sur l’île, les habitants y ont planté un figuier banian, âgé à présent de près de 200 ans et qui fait plus de 500m² d’envergure. Un ficus qui a la particularité de pousser non pas par les racines, mais par les branches qui s’enfoncent dans la terre. Situé dans une petite forêt entre Hellville et le port du Cratère, ce haut lieu culturel laisse régner le blanc et le rouge, les couleurs de la royauté sakalava. L’on y vient aussi prier les ancêtres.