4 avril 2017 - Nature // 98 Views // N°: 87
Madagascar n’a pas fini de nous révéler ses trésors. Récemment, des zoologues ont déniché une nouvelle espèce de gecko dans le nord de l’île. Et celui-là est doté d’une propriété qui vaut vraiment le coup d’oeil…
Cela faisait 75 ans qu’on n’avait pas découvert de nouvelles espèces de geckos à Madagascar. Celui-ci a été baptisé Geckolepis megalepis par les scientifiques, mais son surnom est encore plus évocateur : le « lézard stripteaseur » ! Car si les autres membres de sa famille abandonnent volontier leur queue pour échapper aux mâchoires des prédateurs, lui fait bien plus. Pour décamper, il se sépare de ses grandes écailles et court tout nu dans la nature !
Cette espèce vient d’être découverte dans le massif d’Ankarana par un groupe de zoologues allemands, américains et colombiens. « De loin, il ressemble à un poisson, mais au toucher, ça ressemble plus à un poulet déplumé », décrivent les chercheurs. Par rapport aux autres geckos connus, megalepis a des écailles anormalement grandes, l’une d’elles fait même 8 % de la longueur de son corps. « Nous estimons que les écailles ne sont pas utilisées pour se défendre comme c’est le cas dans d’autres espèces, mais plutôt pour leurrer les prédateurs approchant », explique le zoologue Mark Scherz de l’université Louis-et-Maximilien de Munich dans un communiqué.
Certes, tous les geckos ont cette faculté d’effeuillage, comme on dit dans les clubs de strip-tease, mais lui le fait avec une rapidité déconcertante. En fait, ses écailles ont rattachées au corps par de minces ailettes sur la peau; ainsi, à la moindre friction, elles tombet. « Ce qui fait que cet petit animal nocturne peut s’enfuir plus rapidement que les autres geckos », communique encore les scientifiques. D’où la difficulté pour les zoologues d’en attraper un avec encore toutes ses écailles sur la peau !
Mais rassurez-vous, s’il abandonne aussi vite ses écailles, la régénération est elle aussi très rapide et sans cicatrice. D’après les zoologues qui l’ont découvert, il retrouve sa parure initiale en quelques semaines seulement. A peine découvert, notre petit gecko n’en finit pas de faire parler de lui chez les scientifiques. Et pour cause, le processus de régénération des écailles n’est pas encore très bien compris, mais les spécialistes pensent qu’en le définissant, ils devraient trouver des applications intéressantes en médecine humaine. Comme quoi un lézard…