Le site d’Ambodivahibe dans le district d’Antsiranana-II est une aire protégée de 40 000 hectares. Elle représente d’importants enjeux écologiques et économiques dans la région.
Sanctuaire d’une faune et d’une flore très riches, les coraux de la réserve marine d’Ambodivahibe abritent à eux seuls près de 270 espèces d’animaux des récifs, hormis les près de 260 autres espèces animales, répertoriées dans la baie et ses dédales de mangrove.
Face aux objectifs de gestion de l’aire protégée marine de promouvoir le développement local, le comité de gestion Mitafa (Mitantana ny tontolo iainana an-dranomasina amin’ny faritra kobabiana Ambodivahibe) et ses unités locales de gestion, sont actuellement dans la phase de développement des activités et manifestations pour favoriser l’autofinancement du site. D’où la conception du « Festival des Réserves marines d’Ambodivahibe » en 2016. Cette année, l’évènement en est à sa deuxième édition et des activités socioculturelles seront organisées pour le marquer. Il est placé sous le thème « Fari-dranomasigny voakobaby antoky ny toekarena manga ».
Durant les réunions préparatoires, le comité d’organisation, dénommé Cofera ou Comité d’organisation du Festival des Réserves marines d’Ambodivahibe a précisé que l’évènement d’Ambodivahibe a plusieurs objectifs. Le premier consiste à sensibiliser la population locale sur la culture d’utilisation durable des ressources naturelles marines. Le second est de promouvoir et de développer la réserve marine d’Ambodivahibe dans l’écotourisme pour répondre au développement et à la valorisation de la culture au niveau du site. Et le troisième veut intensifier l’approche « Réserve marine » dans la région Diana qui vise la production bleue. À noter que Cofera est composé d’une plateforme Mitafa, Conservation International Madagascar, du ministère des Ressources halieutiques et de la pêche.
En outre, le Comité opte pour l’obtention de nouvelles sources financières durables pour la gestion du site et le développement local, sans oublier le renforcement du système de communication qui véhicule le concept de l’économie bleue par le biais de la production et le tourisme. Toutes les festivités se dérouleront dans la ville d’Antsiranana et dans le village d’Ambavarano, dans la commune rurale de Mahavanona, district d’Antsiranana-II, du 19 au 22 avril. La célébration sera animée par différentes manifestations sportives et culturelles, à savoir carnaval, théâtre, radio crochet, cyclisme, beach soccer, natation, sensibilisation communautaire, expositions et autres animations culturelles comme kawitry, vakodrazana, trotrobe, morengy, bal.
Cependant, pour mener à bien le festival, le comité d’organisation impliquera toutes les parties prenantes avant, pendant et après le festival.
Économie bleue
Tout débutera par une conférence-débat qui se tiendra dans la salle de réunion de la commune urbaine d’Antsiranana, dont le thème sera focalisé sur « La gestion locale de pêche et la promotion de l’économie bleue au niveau régional ». Le lendemain, un grand carnaval sillonnera certaines artères de la ville, avant de rejoindre la plage d’Ampodrafeta. C’est là que seront organisées des animations sportives, telles que Beach soccer et cyclisme. C’est là également que se fera l’inauguration des stands et se tiendra le déjeuner. Outre la partie officielle et la remise des lots, le gala morengy et une soirée dansante animée par le groupe Janga Ratah clôtureront cette deuxième édition du Festival des réserves marines d’Ambodivahibe.
Si l’on revient sur les objectifs du Festival, les résultats attendus à l’issue de ces manifestations seront que la population acquière un esprit et une culture de préservation et de production durable. Que les activités touristiques confirmées contribuent au développement socioculturel local. Et que l’approche réserve marine soit vulgarisée et bien développée sur toutes les zones marines et côtières de la région Diana.
« Que le comité de gestion Mitafa ait l’idée d’une source auto-financière durable pour assurer les activités de conservation et de développement local », conclut un des responsables de Conservation International de Madagascar, lors de la dernière réunion préparatoire.
Photos : Archives de l’Express de Madagascar