La Conseillère spéciale du président Hery Rajaonarimampianina a atterri à l’aéroport d’Ivato samedi soir à 23h30 à bord d’un avion privé.
Un nouveau cinéma. C’est ainsi que les observateurs considèrent le rebondissement de l’affaire Claudine Razaimamonjy. En effet, arrivée au pays samedi soir à 23h30, à bord d’un avion spécial, la Conseillère spéciale du président Hery Rajaonarimampianina a tout de suite été admise à l’hôpital HJRA. Son retour au pays a déjà été confirmé par un haut responsable au niveau de la Police de l’Air et des Frontières (PAF). Une source bien informée a fait savoir qu’elle a été transportée par une ambulance de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona par un chauffeur remplaçant, puisque le chauffeur titulaire aurait refusé d’être associé à cette affaire. Quelques hauts responsables de l’Administration auraient été présents à l’aéroport international d’Ivato lors de l’arrivée de la patronne de l’hôtel « A&C ». Ayant quitté la Grande Ile le 10 avril dernier pour une évacuation sanitaire à la Clinique Fortis Darné de Curepipe à l’île Maurice, son séjour devrait donc prendre fin ce jour. L’ordre de mission de l’agent pénitentiaire qui a assuré sa surveillance durant ce voyage est épuisé le 24 avril. Jusqu’à l’instant où nous mettons cet article sous presse, Claudine Razaimamonjy se trouve encore dans la chambre 126 de l’HJRA « pour une surveillance médicale et pour poursuivre son traitement », d’après les informations. A notre arrivée sur les lieux hier, les couloirs du Service Neuro-chirurgie qui se trouve au premier étage de l’hôpital HJRA ont été gardés par deux femmes qui, selon une source auprès de l’HJRA, sont des agents pénitentiaires en tenue civile. Aucune visite n’est autorisée. Même la chambre 125 qui se trouve à côté semble avoir été réquisitionnée pour l’occasion, car aucune visite n’y a également été autorisée.
Contre-visite médicale. En tout cas, cette nouvelle évacuation sanitaire de Claudine Razaimamonjy à l’HJRA a provoqué un sentiment général et généralisé de colère et d’indignation dans les rangs des observateurs. Les Juges de la Chaîne pénale anti-corruption ayant prononcé son placement sous mandat de dépôt le 7 avril dernier, la Conseillère spéciale du président Hery Rajaonarimampianina devrait donc être amenée directement à la prison d’Antanimora pour ce retour au pays. Ce qui n’était pourtant pas le cas. Nul n’ignore qu’elle a quitté la Clinique Fortis Darné de Curepipe à l’île Maurice le 12 avril, c’est-à-dire, il y a une dizaine de jours. Ou était-elle donc durant ce temps ? Est-ce qu’elle était admise dans un autre hôpital à Maurice avant ce retour au pays ? Autant de questions auxquelles les responsables du dossier devraient s’expliquer. Jusqu’ici, la Direction générale de l’Administration pénitentiaire refuse de se prononcer sur cette « EVASAN » considérée par le Syndicat des Magistrats comme une « évasion organisée ». L’agent pénitentiaire qui a accompagné Claudine Razaimamonjy à Maurice n’a-t-elle pas présenté le rapport de sa mission auprès de ses supérieurs hiérarchiques ? Face à cette nouvelle entorse à la loi, le Syndicat des Magistrats de Madagascar n’a pas tardé à réagir. Sur son compte « facebook », la présidente du SMM, Fanirisoa Ernaivo a rappelé qu’« une personne détenue doit être en prison et non à l’hôpital ni où que ce soit ailleurs sans titre légal ». Une déclaration qui sonne comme un véritable avertissement. D’après les informations, les autorités judiciaires envisagent de réclamer une contre-visite médicale dans les prochaines heures. Reste également à savoir si Claudine Razaimamonjy va répondre à une autre convocation du Bureau Indépendant Anti-Corruption concernant d’autres affaires de détournement de deniers publics, de favoritisme dans l’octroi de marchés publics et de blanchiment d’argent. Histoire à suivre.