En avril 2012, le régime transitoire avait accueilli en grande pompe, à Ivato, l’arrivée de l’Airbus A 340 acheté chez Air France par le système de vente location.
Si les tenants du régime de transition avaient fait l’éloge des Airbus A 340, des spécialistes du secteur aérien ne croyaient pas en la capacité de ces appareils qui étaient déjà âgés de 14 ans, lors de leur acquisition, à redonner des ailes à Air Madagascar.
Gouffres financiers. La réalité donne raison aux anti-Airbus A 340 puisque actuellement, ces deux appareils sont devenus de véritables gouffres financiers pour la compagnie aérienne nationale. En effet, comme il s’agit d’un contrat de leasing avec option d’achat, Air Madagascar doit payer périodiquement les loyers qui se chiffreraient à 900 000 USD par mois. Et ce, même si depuis quelques mois, l’un des deux appareils est encore cloué au sol, à cause des procédures de retour à l’immatriculation malgache, qui ne sont pas encore bouclées. « Comme cet avion est encore immatriculé Air Atlanta, il ne peut pour le moment pas être opérationnel » explique un responsable d’Air Madagascar. Normalement, les procédures sont en bonne voie et seront bouclées d’ici peu puisque, Air Madagascar qui est obligée de faire avec, compte passer de deux à cinq fréquences hebdomadaires sur la destination Europe, à la prochaine haute saison. Pour cela, il lui faudra le deuxième appareil puisque l’un qui est encore opérationnel ne suffira pas pour assurer la desserte.
Quadriréacteur. Mais même avec les deux appareils, il n’est pas encore sûr qu’Air Madagascar s’en sorte comme il se doit. En effet, comme c’est un quadriréacteur l’Airbus A 340 est trop gourmand en carburant. Ce qui rend son exploitation très difficile surtout depuis les hausses incessantes des prix du carburant. D’ailleurs, sur le plan international, les compagnies aériennes se débarrassent progressivement de l’A 340 et opte pour son rival, le Boeing 777 qui est un biréacteur, mais qui a pratiquement les mêmes performances qu’elles. Même Air France procède actuellement à un retrait progressif de l’A 340 de sa flotte. Il en est de même pour l’avionneur européen Airbus lui-même qui avait déjà décidé d’arrêter la production de la gamme A 340. Pour en revenir à Air Madagascar, les deux A 340 constituent encore un véritable casse-tête.