Une fin de campagne agitée.
Auteurs:     Date: 2018-11-06     Visites: 84

A limminence de la date butoir de l’élection présidentielle 1 er tour, la semaine dernière a été la dernière ligne droite pour les candidats afin de prouver au peuple Malagasy qu’ils sont capables de tirer Madagascar de l’abîme de la pauvreté dans laquelle une grande partie de la population vivent actuellement et qu’ils seront à la hauteur de leur donner espérance.

Une semaine avant la date fatidique du 07 Novembre 2018 ; chacun des candidats a rassemblé ses partisans pour une ultime sorte de démonstration de force pour les uns et un ultime simple sursaut pour la majeur partie des candidats.

 

D’un côté, les candidats considérés comme favoris, en l'occurrence Andry Nirina Rajoelina et Marc Ravalomanana et le président sortant Hery Rajaonarimampianina, ont respectivement mobilisé leur partisan respectif pour influencer le vote des citoyens en remplissant le Coliséum et le stade de Mahamasina . Le président sortant Hery Rajaonarimampianina a plutôt opté pour la région de Soanierana-Ivongo et Vavatenina le samedi et le dimanche, il a harangué ses partisans dans le coliséum.

 

 

Pour les autres candidats, la plupart ont opté pour la sensibilisation au niveau des grands centres ou quartiers: les Roland Ratsiraka, les Dadafara, les anciens premiers ministres et quelques candidats. Quoi qu’on dise, il est curieux de savoir le motif qui a amené certains à se présenter à cette élection qui n’a pas du tout l’aspect d’un jeu d’enfant, en particulier l’ancien président Ratsiraka.

Des explications peuvent être avancées et la plus plausible est le refus de tenir une élection. Mais à la place, ils vont instituer une sorte de transition au sein de laquelle Ratsiraka assurera la direction et, selon les mauvaises langues, tous les candidats acceptés par la Haute Cour Constitutionnelle constituera les membres «du gouvernement». Ils avancent alors comme légitimité leur candidature officialisée. Il parait que cette idée saugrenue vienne de l’ancien président Rajaonarimampianina. La ténacité de la CENI, le poids de la Communauté internationale et la volonté des deux candidats favoris ont eu raison des candidats récalcitrants. Mais ils ont échoué aussi car malgré l’appel à la manifestation «grandiose», ils ont trébuché et parfois deviennent la risée du public.

Selon eux, cette élection est parsemée de fraude et la qualifie de non transparente. Ainsi ont-ils réclamé la révision de la liste électorale mais également qu’on affiche la listes des bureaux de votes dans chaque fokontany (c’est la plus petite circonscription administrative de l’époque). Il est à noter que durant la IIè République, des Fokontany ficitfs sont créés et même les maires ou Président du Comité Exécutif du Fokotany de l’époque ne connaissent pas leur existence. Malgré l’insistance de ces candidats, la CENI a refusé de céder à leur demande. . Avec l’accord de la préfecture d’Antananarivo, ils ont pu organiser des meetings mais, constatant la faible affluence de la population, et la présence des forces de l’ordre sur les lieux, leur revendication n’a trouvé aucun écho favorable. En paralelle circonstance et en matière débat politique, de tel bras de fer devrait se manifester par le rapport de force: si les 25 arrivent à mobiliser autant de foules aptes à bloquer «la machine administrative» comme c’était le cas en 1991 et 2002, leur insistance sera considérée. Mais comme la population vaque à son travail, le peu de manifestants sera obligé de suivre le cours de l’évènement. Et la situation est là maintenant: tenue de l’élection le 07 novembre.

Une des conséquences de cet échec est la radicalisation de certains leaders dans leur propos, en particulier la candidate Fanirisoa Erinaivo qui a proféré des propos haineux et désagréables à l’encontre des forces de l’ordre. Ce qui lui a coûté cher car elle a été suspendue de ses fonctions jusqu’à la sortie d’une décision disciplinaire la concernant.

 

Débat télévisé en direct sur la TVM

 

 

 

Lors du débat téléviséentre certains candidats le Samedi 02 Novembre dernier la prise de bec entre RAVALOMANANA et RAJOELINA a attiré l’attention des téléspectateurs. Poussés par leur ego, chacun a essayé d’acculer l’autre par des accusations, remarques cinglantes. Les autres candidats ont été un peu éclipsés par les deux candidats. La problématique du coup d’Etat perpétré par Rajoelina et la démission de Ravalomanana. Le débat est houleux mais on n’a pas perçu une discussion axée sur le programme de chaque candidat. Chacun a essayé de chercher les points faibles de l’autre.

Autre point qui rassemble presque tous les candidats est qu’ils ne sont pas présentés par un parti politique. N’en parlons de la tenue d’un primaire au sein des partis s’ils existent encore. Tous les candidats se sont proposés comme candidats et leurs ouailles ne font que suivre. Ce cas reflète bien la caractéristique de la démocratie dans les pays en voie de «sous-développement»: un parti politique n’est de nom et sa survie dépend de sa position par rapport au pouvoir politique. Au pouvoir, le parti semble en bonne santé et très expansif, mais une fois en dehors, c’est le déclin et la plupart des membres deviennent des transhumances politiques (retournement des vestes). A Madagascar, la Iere République est dominée par le Parti Social-Démocrate (PSD), durant la IIè, la part du lion revient à l’Avant-garde de la Révolution Malagasy (AREMA), la IIIè, le parti TIM (J’aime Madagascar) qui embrigade tous les rouages politico-économiques et la IVè République est sous la coupe du parti Hery Vaovaon’i Madagasikara (Nouvelle Force de Madagasikara). Chaque période a chacune un homme fort, tout puissant: Tsiranana, Ratsiraka, Ravalomanana, Rajaonarimampianina et exception Rajoelina (Transition)

 

Le logiciel Fivoho à la place de celui du Sirem utilisé en 2013

   

 

Pour le traitement des résultats de la présidentielle de 2018, le logiciel Sirem(Système Intégré des Résultats Electoraux à Madagascar) utilisé en 2013 sera remplacé par Fivoho «Fitantanana ny Vokam-pifidianana ho Filoham-pirenena». En parallèle à l’utilisation de ce logiciel, la CENI a prévu d’installer deux écrans géants à Alarobia, à son siège. «Le premier écran diffusera tous les résultats de chaque bureau de vote. L’autre affichera les résultats globaux».

 

En résumé tout est fin prêt et pour cette semaine à la veille de l’élection la CENI avec la communauté Internationale ont sillonné plusieurs endroits de Madagascar pour visualiser la préparation effective de cette élection.

Et si lun des trois favoris gagne, les deux autres vont-ils croiserleur «gros bras»pour laisser faufiler ce grand gibier quest le fauteuil présidentiel?